Ma reconversion professionnelle… en série !
Je ne sais parfois plus si je suis au début de ma 3ème ou de ma 4ème vie professionnelle…
Une chose est sûre : je suis une ‘reconvertie en série’ !
Laissez-moi vous raconter comment j’ai changé de job – plusieurs fois – comment je suis retournée sur les bancs de l’école, comment j’ai encore changé mon fusil d’épaule !
Et surtout, ce que ça m’a appris sur le parcours de reconversion…
Documentaliste en voie de disparition
J’ai fait partie de ces jeunes qui avaient trop trop hâte de découvrir la vie professionnelle !
C’était – déjà – la crise économique… consécutive à l’effondrement de la première bulle internet et au 11 septembre…
Oui, ça ne me rajeunit pas !
La période n’était pas propice pour une jeune diplômée à Bac+2…
J’ai alors vogué de petit boulot en petit boulot avant d’avoir un coup de foudre pour le métier de documentaliste d’entreprise/chargée de veille.
Un métier que j’ai exercé plusieurs années, dans différents environnements.
Il me collait à la peau, ce boulot, car j’utilisais à bloc l’un de mes traits de caractère : ma curiosité !
Par ailleurs, j’ai toujours aimé mettre les mains dans le cambouis informatique.
Pour cela aussi, être documentaliste était une aubaine ; c’était pile la période de super digitalisation de ce métier.
J’ai pu tester des outils de veille, me creuser la tête sur des stratégies de recherche, mettre en place des dispositifs collaboratifs…
MAIS, ce beau métier était (et est toujours) en perte de vitesse.
Par ailleurs, après près de 10 ans, j’avais l’impression d’en avoir un peu fait le tour.
J’ai commencé à penser reconversion.
J’avais 30 ans. Cette idée a rapidement (très rapidement) fait son chemin…
Se reconvertir, mais pour faire quoi ?
Comment j’ai abordé ma reconversion professionnelle ?
De la manière la plus rationnelle que j’ai imaginée… tout en étant prise d’un besoin urgent de la concrétiser assez vite.
Un assez mauvais combo en réalité !
A l’époque, je ne m’intéressais pas du tout au développement personnel.
Forte de mes compétences de documentaliste – qui me permettaient de faire d’excellentes recherches ! – j’ai posé plusieurs « réalités concrètes » sur une feuille :
– les métiers qui recrutaient,
– les métiers connexes à ce que je faisais, qui rendraient mon parcours logique aux yeux des recruteurs,
– les formations qui m’étaient ouvertes,
– mon budget.
Une piste s’est imposée : le marketing digital.
On était en 2011, et les formations pour adultes en marketing digital n’avaient pas une excellente réputation.
Je me suis donc tournée vers une formation initiale dans un environnement qui suit le flow de l’évolution des métiers : l’école de commerce.
Moi qui, jeune, avait fait un IUT, j’étais à mille lieux de l’environnement ‘école de commerce’.
C’était une idée un peu folle.
Et je m’imaginais des tas de choses bizarres sur le profil qu’il fallait pour entrer en Ecole de Commerce….
Il m’a fallu 10 jours pour venir au bout de ma réflexion, faire mes recherches et envoyer mes dossiers de candidature.
Tu trouves ça rapide ?
Et trop carré pour être valable ?
Et bien oui, ça l’était !
Avec le recul, je peux dire que j’ai un peu zappé quelques éléments dans ma prise de décision !
Retour à 32 ans sur les bancs de l’école
2 mois après ma candidature, après quelques entretiens : c’était parti pour 2 ans d’études en école de commerce, en formation initiale !
6 mois d’école, alternés avec 6 mois de stage, et cela 2 ans de suite.
Près de chez moi : l’idéal !
Encore aujourd’hui, je me dis que c’est l’élément essentiel qui m’a permis de mener ma reconversion jusqu’au bout…
Pour le reste, les choses ont vite pris un tour imprévu.
J’avais prévu de conserver mon job à mi-temps au moins les 6 premiers mois… mais mon employeur, d’abord d’accord, a changé d’avis…
C’était donc parti pour 2 ans qui allaient ratiboiser mes économies !
En réalité, tu l’as peut-être compris, les choses étaient allées vite et je n’avais pas vraiment pris le temps d’imaginer comment elles se dérouleraient…
Je me suis retrouvée, à 32 ans, entourée d’étudiants de 10 ans de moins, dans des classes en tout point identiques à l’école dont je me souvenais.
Tu sais, ces classes de 30 et + élèves, où il faut écouter le prof et produire des travaux « attendus ».
Un choc après plus de 10 ans de vie active et d’autonomie !
Je n’étais pas assez vieille pour être traitée différemment par les prof, ni assez jeune pour être complètement intégrée dans la classe.
Humainement parlant, ça a été 2 ans des plus enrichissants !
J’ai pu mesurer à quel point j’avais évolué pendant les quelques 10 ans qui me séparaient des autres élèves.
C’est cette mini « révélation » personnelle qui m’a menée… vers une part d’introspection et vers le développement personnel.
Moi qui avait toujours été une élève moyenne (car très peu motivée et assez réticente à la pédagogie hiérarchisée de l’école) j’ai découvert que, cette fois, avec un but et une envie de découvrir une nouvelle discipline, j’étais complètement à fond dans les apprentissages.
Pour la première fois de ma vie, j’ai pris plaisir à apprendre.
A tel point que j’ai continué sur cette lancée d’apprendre constamment depuis…
C’est certainement ma plus belle découverte de ces 2 ans !
Ca, et la découverte de cette « nouvelle » génération, avec qui j’ai noué un lien de tendresse particulier !
Réorientation, me revoilà !
Aujourd’hui, même si je ne regrette pas un seul instant ma reconversion, elle a été assez dure au quotidien et un peu incomplète.
J’ai eu la chance d’être merveilleusement bien entourée.
Sinon, je ne suis pas sûre que j’aurais menée mon projet de reconversion au bout.
Ce qui m’amène à cette première réflexion : si tu penses à une reconversion, assure-toi d’avoir un entourage aidant.
Des personnes sur lesquelles compter.
Qui te poussent dans la bonne direction.
Et le moins possible de ces personnes qui ne croient en rien et te mettent en tête que tu fais n’importe quoi.
Ma reconversion a été un peu incomplète.
Parce que j’ai fait cette fameuse liste pour choisir comment mener ma reconversion, en occultant totalement le facteur humain et le sens de tout cela !
J’ai pensé d’abord aux recruteurs, à la compatibilité de mon ancien métier et du nouveau sur un CV.
Je ne me suis pas assez projetée dans le quotidien après l’école.
Je ne suis pas allée voir différents organismes ou personnes qui auraient pu me conseiller sur cette reconversion.
Je me suis concentrée sur les aspects métier sans penser non plus à l’environnement que je voulais pour ma future vie professionnelle.
Je sais maintenant qu’il faut se pencher sur tes talents, tes envies, l’environnement de travail que tu souhaites, la position dans l’entreprise du poste visé par la reconversion…
Je dois dire que j’adore le marketing digital !
Les changements constants dans ce secteur collent très bien avec la curiosité qui m’anime !
Pour cette raison, j’ai fait un bon choix.
Mais, après ma reconversion, j’ai réalisé qu‘il me manquait quelque chose dans les nouveaux postes que j’occupais : de l’humain, de la bienveillance, une certaine souplesse créative !
C’est pourquoi, après 3 ans de travail salariée dans le secteur du marketing digital, j’ai à nouveau suivi une formation.
Cette nouvelle formation, je l’ai pensé plus longuement, j’ai passé en revue ce que je voulais et pourquoi je faisais les choses.
J’ai entamé ma 2ème reconversion en me formant au coaching.
C’est fois c’était une reconversion riche des enseignements de la première, plus courte, en gardant en parallèle un poste salarié… et surtout, plus en phase avec mes talents et avec la vie future que je voulais !
Qu’est ce qu’une reconversion réussie ?
Ma 2ème reconversion – ma certification de coach – est en réalité plutôt une « formation complémentaire » parce que je continue à pratiquer le marketing digital, objet de ma reconversion n°1, mais avec une autre posture.
Aujourd’hui, je t’accompagne quand tu veux trouver ton identité d’entrepreneure et créer ta première offre.
J’utilise ma boîte à outils de coach et aussi mes compétences en marketing et en gestion de projet !
En créant Digital’Osez, j’ai surtout changé de « rôle ».
Je travaille de manière indépendante, et non plus salariée.
Ce qui m’amène à l’une des réflexions essentielles quand on envisage une reconversion : il que tu penses au préalable à la manière dont tu veux exercer ton futur métier.
Lors de ma première reconversion, j’étais totalement aveugle à l’idée d’être autre chose que salariée.
Je faisais même un vrai blocage à l’idée d’entreprendre !
Si j’avais travaillé sur ce blocage dès le départ, d’autres pistes de reconversion se seraient probablement ouvertes à moi.
A l’heure actuelle, je me dis qu’une reconversion réussie, c’est surtout de la réflexion et de l’introspection en amont.
Pas seulement sur des problématiques concrètes !
Même si, évidemment, la question du « comment faire » reste primordiale.
Mais il faut surtout t’interroger sur le « POURQUOI » : ce que tu veux vraiment.
Partir de tes rêves, de tes idéaux, de tes envies professionnelles pour t’en rapprocher.
Prendre en compte tes talents, tes facilités et ne pas te focaliser uniquement sur des compétences acquises dans ton métier précédent.
Etudier tes blocages pour qu’ils ne te freinent pas.
Comprendre qui tu es, ce qui t’anime, tes valeurs, ce qui te permettra de persévérer aux moments difficiles.
Tout cela ne t’empêchera pas de passer à l’action… tu passeras à l’action de façon plus consciente, plus justement !
Mon conseil : fais-toi accompagner si tu as du mal à trouver ta nouvelle direction professionnelle !