Autosabotage : quand c’est toi qui freines tes projets
Cette semaine, une amie m’a fait remarquer que j’expliquais régulièrement des situations qui m’arrivent avec cette phrase : ça doit être parce que je suis têtue.
Cette amie me dit que c’est un peu comme une façade qui n’explique rien et que je mets en avant comme un joker bien pratique.
Mince alors ! J’ai beaucoup travaillé sur moi… et je n’avais jamais repéré ça !
Pourtant elle a raison !
Je ne suis pas fière d’être têtue – je ne suis même plus aussi tête de pioche que j’ai pu être… pourtant je le mets parfois en avant.
Comme une jolie petite excuse !
Comme un joli petit auto-sabotage…
Têtue ? Une excuse bien pratique !
Oui, je suis parfois têtue… et surtout j’ai été très très obstinée dans le passé.
Il m’arrive encore de m’entêter dans une direction, ou dans un propos.
Ce n’est pas une phrase que j’aurais entendue à mon propos et que j’aurais fait mienne.
Etre têtue m’a parfois porté préjudice, parce que se buter sur une chose ne permet pas de voir les autres options ou opportunités autour de soi.
D’ailleurs, as-tu as déjà essayé de parler avec une personne qui s’obstine dans son truc ? C’est une expérience agaçante !
Autrement dit, être têtue est plutôt un défaut…
Dans mon cas, c’est surtout un défaut du passé…
Mais, comme mon amie le dit, je le mets parfois en avant comme une explication… quand je n’ai pas d’autre explication !
Alors pourquoi je m’accroche à cette image de moi comme têtue ?
Je pourrais te répondre : parce que je suis têtue 😉
En réalité, je fais là une chose que l’on fait souvent quand un défaut nous a aussi été profitable !
Un jour, ton défaut t’a rendu service
Tu connais cette fameuse phrase : ‘on a les défauts de ses qualités’.
C’est-à-dire qu’on peut s’accrocher à une façon d’être parce qu’elle nous a été utile à un moment de notre vie.
Oui, être têtue m’a aidée parfois !
Surtout au cours de ma vingtaine et au début de ma trentaine.
Quand j’étais sûre que mes valeurs méritaient d’être défendues et que j’ai insisté pour obtenir certaines avancées sociales dans une entreprise.
Quand j’ai décidé de reprendre mes études à 32 ans et de tout faire pour que ça devienne réalité.
Quand j’ai rencontré des difficultés et que je me suis fait un point d’honneur de ne rien lâcher.
C’est probablement parce qu’être têtue m’a aidée à un certain moment que j’ai du mal à complètement me ‘passer’ de ce défaut.
En plus, je le connais bien ce défaut !
Je sais comment le fait d’être têtue fonctionne.
Je connais les réactions des gens quand je dis ça.
Ah, tu la vois qui arrive, la fameuse : ma zone de confort !
Dire que je suis têtue, c’est rester dans ma zone de confort… même si elle n’est pas la meilleure pour moi !
Cette zone de confort, qu’on ne remet pas toujours en question…
Sortir de tes limites
La réflexion de mon amie m’a fait réviser ce jugement ‘je suis têtue’ que je portais sur moi-même.
J’ai vite réalisé que le terme ‘têtue’ décrit plutôt une Elsa du passé.
Ca fait longtemps que je ne suis plus cette gamine obstinée de tout !
Je me suis heurtée aux limites de ce comportement.
Aujourd’hui je suis plutôt quelqu’un qui va au bout de ses projets.
Alors dire que je suis têtue aujourd’hui est une forme d’auto-sabotage !
Oui, une forme d’auto-sabotage car :
Qui a envie de travailler avec une personne têtue ?
Qui a envie de se faire accompagner par une personne têtue ?
Bien sûr, se présenter de façon plus juste implique d’exprimer davantage sa propre vérité.
D’être dans une posture avec davantage de leadership.
Et de ne pas savoir comment ce sera perçu… oui, de sortir de ma zone de confort !
C’est un exercice que je pratique souvent et pourtant je n’avais pas repérer cet auto-sabotage !
Après la remarque de mon amie, mes yeux étaient ouverts et j’étais prête à dépasser ce frein que je m’auto-infligeais !
Résultat : ça fait maintenant un mois que je n’ai pas prononcé le mot ‘têtue’ à mon sujet.
J’ai actualisé mon regard sur moi et à la place, et quand c’est utile, je parle de ma persévérance.
Persévérante décrit beaucoup mieux qui je suis aujourd’hui – et depuis au moins 8 ans !
Tu sais quoi ?
En plus d’avoir eu des retours positifs d’anciens collègues qui me reconnaissent dans ce terme, j’ai noté à quel point, cela m’ancrait davantage dans le présent et dans une puissance hum… plus mature !
Dans le sillage de ce changement de terme, j’ai levé mon auto-sabotage.
EXERCICE
Toi aussi, identifie tes auto-sabotages :
– Quel comportement adoptes-tu qui est parfois utile mais qui te porte préjudice à long terme ?
– Quelle habitude récurrente t’empêche de réaliser ton plein potentiel ?
Par exemple, ça peut être de passer du temps à regarder des séries, spécialement quand tu veux développer des projets… ou encore sortir et t’alcooliser à la veille d’un entretien d’embauche crucial, etc…
– Qu’est-ce qu’on t’a répété et que tu as fait tien, mais qui n’est pas vraiment toi ?
Par exemple : cette petite fille est le clown de la famille. Alors tu continues à te comporter comme un clown alors que tu es en réalité au fond quelqu’un de posé ou de triste ?
Il y a souvent à la fois une peur derrière un auto-sabotage et aussi une raison d’y rester attacher.
Repérer l’auto-sabotage est une première étape avant de trouver une solution.
Je dirais même que le repérer est déjà un énorme pas pour aller vers l’abandon de ce comportement !
Si aujourd’hui, tu as un projet de changement professionnel et que tu as conscience qu’une forme d’auto-sabotage te retient, je t’invite à te faire accompagner pour les repérer et les lever !
As-tu mis en pratique l’exercice ? N’hésite pas à partager – en commentaire – ce que tu as identifié comme autosabotage !