Ecoute ton corps pour prendre une bonne décision
Ton corps t’envoie un message
Tu as remarqué comme la langue française est friande de comparaisons qui relient le corps à un état d’esprit ?
Exemples : « j’en ai plein le dos » ou « ça me fait chier » ou encore « je ne le porte pas dans mon cœur ».
Parce que le corps est un excellent messager d’un état de tension interne, dont on n’a parfois pas une conscience très nette (ou que l’on se cache, pas du tout consciemment, là encore…).
Dans mon histoire d’introduction, Julie éprouvait tout ça, tous les jours, depuis quelques mois… POURTANT elle continuait de se demander si quitter son entreprise était une bonne décision.
Elle a un job et des qualifications en informatique, recherchées sur le marché.
Ce qu’elle craignait ? Le changement. L’inconnu.
Tout à fait compréhensible après 15 ans dans la même entreprise. Une entreprise où elle a pu progresser et évoluer… jusqu’à une réorganisation majeure il y a 1 an.
Ce qu’elle ne faisait pas ? Ecouter son corps !
Parce que son corps, lui, envoyait différents messages pour la prévenir que ça n’allait pas. Vraiment pas.
Et c’est un cas d’alerte majeur !
Parce que, si tu n’écoutes pas ce type de signaux (ici très forts) tu peux sombrer dans un burnout.
Le burnout semble surgir subitement dans une vie. Mais, si on interroge les victimes, elles font toujours état de maux précurseurs. La plupart de ces malaises sont d’abord physiques.
Je ne dis pas que tout le monde est sur le point de faire un burnout, hein !
J’ai pris cet exemple pour que tu comprennes à quel point il est important d’écouter ce que te dit ton corps !
Ne néglige pas ce que te dit ton corps. Il est très souvent un bon lanceur d’alerte.
Une technique pour écouter ton corps
D’abord rappelle-toi que ton corps et ton esprit forment un tout.
Un peu comme la carte mère et le processeur de ton ordinateur : tu ne le vois pas, mais ils communiquent constamment. Si l’un est défaillant, l’autre ne peut plus fonctionner.
Souvent tu arrêtes d’écouter ton corps.
Parce que la vie devient speed, parce que tu penses que tu dois te concentrer sur des choses « plus importantes » (que toi, oui oui), parce que tu as mille choses à faire, parce que tu veux sortir de quelque chose en étant « fort »…
Ton corps continue à t’envoyer des messages sur ton état général. Tout le temps.
D’ailleurs, généralement, moins tu écoutes ton corps, plus le message va devenir fort.
Tu commences à être fatiguée en permanence, à avoir mal au ventre, à avoir des palpitations, à transpirer à des moments étranges, à avoir des démangeaisons mystérieuses, etc…
C’est pourquoi tu dois te reconnecter avec ton corps.
Régulièrement. Autant le faire un peu tous les jours (toutes les semaines) puisque lui, il n’arrête pas de s’exprimer !
La clé : l’attention.
Alors, STOP aux to-do lists, enferme ton téléphone (ou tes enfants) dans une autre pièce, débranche ton côté Mère Téresa qui fait passer tous les autres avant toi !
Mets-toi à l’aise, assis ou allongé.
Prends une grande inspiration, en gonflant ton ventre. Expire lentement. Respire de plus en plus calmement.
Etire-toi.
Puis prends une pose où tu es à l’aise, en continuant de respirer lentement, en gonflant et dégonflant le ventre.
Ferme les yeux et prends conscience de ton corps.
Il te parle. Si, si !
Et tu vas l’écouter ! Pour l’écouter, tu vas l’observer.
→ Quelles parties de ton corps sont tendues ? Quelles parties de ton corps te font mal ?
→ Réfléchis bien maintenant, tout en continuant à respirer calmement et à te détendre : y a-t-il des douleurs qui sont récurrentes ? Que tu ressens toujours à certains moments ? Qui vont et viennent ? Qui sont là depuis plus de 15 jours ?
→ Penses-tu que tu peux faire quelque chose pour calmer ces douleurs ? Voir un médecin, un kiné ou autre ? Te détendre plus souvent ? Repérer et éviter les situations où elles apparaissent ?
→ Plus une douleur ou une gêne survient dans des circonstances précises, plus tu peux y prêter attention. Est-ce qu’il n’y a pas là quelque chose qui bloque ? Une situation à éclaircir, voire à changer ?
Personnellement, je fais cet exercice plusieurs fois par semaine, après une séance de yoga.
Parce que le yoga, c’est LE truc qui me permet de ralentir et d’être présente dans mon corps.
Cet exercice peut évidemment se pratiquer tel quel.
Tu peux aussi te poser ces questions lors d’une séance de méditation, de marche, de natation ou encore de peinture…
L’essentiel, c’est de trouver LE truc qui te permet TOI d’être à l’écoute de ton corps.
Chaque moment qui te permet de ralentir le mouvement de ton esprit, de limiter tes ruminations et tes listes de choses à faire, est un moment où tu peux donner la parole à ton corps… et l’écouter !
Je reviens à la prise de décision. Qu’est-ce qui se passe quand tu dois trancher, décider, choisir une voie ? Tu fais des listes. C’est pas vrai ? Des pour et des contre ? En dessinant un grand tableau sur papier (ou dans ta tête) ? Tu penses à tous les changements que cela va occasionner. Dans un moment d’euphorie, tu remplis ta colonne des pour. Dans un moment de doute face à ces bouleversements, tu satures ta colonne de contre. Parce qu’il faut voir les deux côtés de la médaille. Le pile et face. Ah tiens, d’ailleurs, ça ne s’appellerait pas « jouer son destin à pile ou face » ?! Je m’égare… un peu ! A la fin, tu n’es pas tellement avancé… tu as des brouettes entières d’arguments dans les deux sens. Bien sûr, en réalité, quand tu fais ça, tu ne joues pas vraiment à pile ou face. La plupart d’entre nous a besoin d’en passer par là pour faire le tour d’une question. Mais celui que tu oublies la plupart du temps, c’est… ton corps. Ton corps a son mot à dire lui aussi quand tu prends un arbitrage. Et tu l’écoute souvent encore moins quand tu veux prendre une grande décision. Parce que tu ne veux pas t’en remettre à l’intuition. Ou le moins possible. Parce que ça, ça te paraît « jouer à pile ou face » (ah tiens, ça me rappelle quelque chose) ou être un peu ésotérique. Or, si tu acceptes de te pencher sur le message de ton corps au moment de prendre une décision importante (changer de job, comme on l’a vu, mais aussi : demander une augmentation, t’investir dans un nouveau projet pro ou perso, déménager, etc…), qu’est-ce que ça change ? Comme d’habitude, il a quelque chose à te dire. Si tu déroules la liste des pour et des contre, en restant à son écoute, tu vas te rendre compte que tu ressens des choses. Une montée de sueur à l’idée de parler à ton chef, des papillons dans le ventre quand tu penses à une nouvelle maison meublée à ton goût, un reflux bizarre quand tu envisages un bureau d’angle, etc… Tu ressens des émotions à chaque prise de décision. Elles s’expriment à travers ton corps. Ecoute-les ! Et essaie de les décrypter parce qu’on a parfois du mal à attribuer certaines manifestations physiques à la bonne émotion. Prenons la peur. Elle se traduit physiquement par plusieurs signes : un coeur qui bat très vite à l’idée du changement, des mains moites quand tu penses à la future situation, tu es tout raide quand tu visualises les changements à venir. Elle ne doit pas être confondue avec de l’anxiété. L’anxiété, elle, va plutôt provoquer un emballement cardiaque durable, et surtout un vrai sentiment d’insécurité, très pénétrant, avec de fortes ruminations sur ce sujet, des idées fixes, des emballements… La peur est généralement interprétée comme le signe que tu dois éviter une situation. MAIS repenses-y. Tu éprouves clairement une sensation forte. Mais est-ce bien de la peur ? Est-ce que tu n’es pas, en réalité, enthousiasmée ? Que se passe t-il exactement ? Est-ce que tu n’es pas un peu plus piquée de curiosité par le changement envisagé que prête à fuir ? Est-ce que tu n’es pas envahie par une sensation de chaleur agréable ? Si tu ressens une douce excitation à l’idée de ton changement… prends-le comme un signe supplémentaire que c’est la bonne direction à prendre pour toi. Tu vas me dire que c’est parfois difficile d’être à l’écoute de son corps et de reconnaître ses propres émotions ? Ce n’est pas faux… Pour bien les identifier, tu peux choisir de les écouter plus souvent ! Ou de te faire accompagner ! Petit à petit, tu vas voir à quel point ton corps est un instrument complémentaire de tes do-lists et le meilleur système d’alerte que tu possèdes ! PS : Julie a fait un travail sur elle-même et sur la situation. Elle s’est appuyée sur l’aide de son médecin, qui lui a donné l’espace nécessaire pour souffler et regarder les choses autrement. Elle s’est reconnectée avec son corps. Avec ses envies aussi. Et ses besoins. Ses valeurs également. En 4 mois, elle a négocié son départ. Puis elle a pris du temps pour « se réparer », tourner la page, mettre en place des gardes-fous (comme davantage écouter son corps mais aussi respecter ses aspirations !). Elle a retrouvé le même type de travail, mais dans un environnement plus sain, avec des challenges plus sympas. Au passage, elle a changé de regard sur le travail, sur ce qu’elle est en droit d’en attendre, et sur ce qu’elle est prête à supporter. Oh, et bizarrement, elle s’est mise au sport aussi…Prends une décision de tout ton corps