Evoluer professionnellement sans repartir à zéro
Pour être au plus proche de ce que je fais le mieux, je suis en train de modifier mon offre de service. En la simplifiant.
C’est une étape normale de la vie d’entrepreneure.
Mais comme souvent quand ma situation change, j’ai un instant la tentation d’agir en mode total reboot.
C’est-à-dire la remise à zéro de tout ce que j’ai pu faire avant.
Tu sais : faire table rasse du passé… reprendre à zéro.
As-tu, toi aussi, cette tendance ?
Plus jeune, cela m’a joué des tours parce que mon caractère plutôt entier, et une impulsivité naturelle, me montrait trop souvent cette (mauvaise) voie !
Depuis j’ai compris que rebooter, c’est, d’une part, ne pas utiliser mes expériences passées pour grandir, et d’autre part, c’est vivre dans une réalité parallèle où le passé n’aurait pas d’influence sur le présent !
En fait, je transportais souvent un problème d’un point A à un point B… jusqu’au moment où ma reconversion est arrivée pour me montrer l’importance de la progression plutôt que de la remise à zéro !
Ma reconversion a ancré en moi l’importance de progresser plutôt que de tout recommencer
Ma reconversion a été une expérience majeure, qui m’a montrée je suis riche de mes expérimentations passées.
J’ai fait une reconversion professionnelle à 32 ans.
Je suis retournée à l’école, pendant 2 ans, dans une classe où tout le monde avait au moins 10 ans de moins que moi.
Quelle belle tentative de tout reprendre à zéro, non ?!
Physiquement, je me fondais bien dans la masse.
A rebours de tous ces poncifs sur les millennials, qui serait une génération avec de fortes spécificités, je n’ai jamais senti de décalage de ‘culture’ ou de points d’intérêt, ni même de vision du monde, avec mes camarades.
En revanche, j’ai tout de suite compris que je n’étais pas dans la même énergie que mes camarades.
De façon totalement positive, je savais pourquoi j’étais là et ce que je voulais faire de ce diplôme, ce qui m’a donné une concentration et une motivation que je n’ai jamais eu à 20 ans !
Mes 10 ans d’expérience, d’une façon que je n’attendais pas, m’apportaient un regard différent et une compréhension plus rapide de ce que j’apprenais.
J’ai dû faire 2 stages et c’était un gros point d’angoisse pour moi : qui voudrait bien d’une stagiaire de 33 ans (34 ans à la fin de la deuxième année) ??!
Les deux fois, j’ai trouvé très rapidement des stages intéressants parce que les recruteurs ont pris en compte les acquis de mon métier précédent, associés à mes nouvelles compétences.
Plus que jamais, le passé et le présent professionnels formaient un pont solide.
Et que je pouvais le traverser dans un sens et dans l’autre.
Que faire quand vient l’envie de tout remettre à zéro ?
Parfois ma tentation naturelle de tout rebooter revient l’espace d’un moment… le temps d’un battement de cil, en réalité !
Ce que je fais alors ?
Je m’arrête !
Je stoppe mon élan naturel et je réfléchis au bien-fondé de ce que je m’apprête à faire.
Oui, c’est ce que ma grand-mère aurait pu me dire : réfléchis avant d’agir…
Alors, ça semble simple mais ça ne l’est pas au départ !
Aujourd’hui, je peux mettre en pratique ce grand ‘stop’ parce que j’ai fait un travail sur moi après cette reconversion.
Ce travail d’introspection agit comme une boussole qui me rappelle l’importance de la continuité.
La première chose que je sais, c’est que je ne suis pas un ordinateur, et je n’ai pas envie de tout recommencer comme au premier jour, à chaque reboot ! Quelle boulot, de tout recommencer 🙂
Je prends conscience de ce que l’expérience m’apporte. C’est une tâche que je ré-évalue régulièrement.
Cela me permet d’évoluer plutôt que de tout recommencer.
Je connais également mes envies, mes besoins, mes aspirations, mes valeurs… quand on les cerne bien, on se rend compte que, finalement, ils changent peu… alors pourquoi je ferais un reboot plutôt que de progresser ?!
Je pose des objectifs, que je ré-évalue tous les 3mois… un moyen d’éviter la tentation de la remise à zéro, tout en me laissant de l’espace pour évoluer à un rythme rapide si besoin.
J’analyse tous les mois ce que je fais dans mon activité professionnelle… pour déterminer ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien.
Au début de cet article je te disais que je réoriente mon offre de service sans tout envoyer balader !
J’ai employé le terme ‘simplifier’… parce que rendre les choses plus simples, c’est revenir à l’essentiel… et ça implique de ne pas faire table rase de l’existant !
Je t’invite à réfléchir ainsi si tu es toi aussi plutôt impulsif : quels sont tes indispensables ?
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